Chapelle Saint Martin
Chapelle d'Yvours

chapelle Yvours Irigny

Histoire de la chapelle,

…histoire d’Yvours.

Construction de style roman de 7,30 m x 4,65 m, voûtée en berceau plein cintre, se terminant en cul de four.

Nous ne connaîtrons sans doute jamais la date exacte d’édification de cette chapelle.

Elle est liée à l’histoire du fief d’Yvours et à celle des seigneurs qui s’y succédèrent.

Elle est le témoin d’un passé dont l’origine s’est perdue.

chapelle st martin interieur

Elle recèle deux pierres tombales :

Celle de Claudius Albisse, fils de Jean Albisse, seigneur d’Yvours. Emporté par la peste à Lyon, à l’âge de 41 ans le 12 octobre 1563. Il fut lui-même seigneur d’Yvours. Sa sœur, Sibylle, lui fit ériger son tombeau dans la chapelle en 1564.

L’autre pierre tombale, est celle de Jacques Camus seigneur d’Yvours et de la Blancherie - Décédé le 1er septembre 1676.

La dénomination du fief « d’Yvours et de la Blancherie » ou « Blanchisserie » est due à l’activité de traitement des tissus dans les eaux de la rivière toute proche : la Mouche. En effet cette eau convenait particulièrement au blanchiment des étoffes de lin ou de chanvre, permettant ainsi de les vendre blanchies et non écrues.

Le fief d’Yvours

« Au début du XIVe siècle, il y a une maison forte à Yvours dont le seigneur est Hugonin d’Aulgerolles. Il y a donc dès cette époque un fief d’Yvours. Il semble que ce fief était constitué de saulaies sur Pierre-Bénite et Irigny et de terres le long du ruisseau de la Mouche.

La maison forte est décrite dans les actes avec poterne, pont-levis, basse-cour, guète, chapelle…

(une tradition voudrait que le roi Charles VII y soit venu chasser). A la fin du XVIIsiècle les Camus construisent le château actuel. Logiquement la vieille maison forte a dû être démolie à ce moment là. Aucun texte ne nous le dit.

Au début ce fief ne comportait aucun droit de justice, c’est seulement en 1577 que Maurice Dupeyrat acheta à l’archevêque la justice haute, moyenne, basse du château d’Yvours. C’est sans doute lui qui fit lever le « carcan » c'est-à-dire le pilori (qui se trouve actuellement sur la Commune voisine de Pierre-Bénite - ndlr).

Le second seigneur connu est Aymard de Villeneuve. Il semble que depuis 1350 environ jusqu’en 1707 ce fief n’est pas sorti de la famille, et qu’il s’est transmis en particulier par les femmes à tous ceux qui en ont été successivement les seigneurs. Il y a entre ces familles un réseau d’alliances quelques fois inattendues.

Ainsi à la fin du XVIe siècle Maurice Dupeyrat épouse en premières noces Hélène d’Albisse qui lui apporte le fief en dot. Ils ont entre autres une fille Claudine.
En secondes noces il épouse Anne Grolier qui a eu de son premier mari un fils, Claude de Camus.

On marie ensemble ces deux enfants et le fief passe ainsi à la famille Camus. »

Y.Chauvin

 

Cette chapelle, unique vestige de quatre siècles de notre histoire, constitue l’un des joyaux du patrimoine d’IRIGNY.

 

« Pouvons-nous dire que ces constructions intéressantes par leur architecture et leur histoire ne seront pas un jour, pour les villages qui les auront préservées, des richesses. Il s’agit là sans doute d’un bénéfice dont on ne doit pas priver la collectivité. C’est peu de choses que de vieilles pierres transportées dans un musée, mais une ancienne demeure dans son paysage de terre et de ciel, au carrefour des routes liées à son existence est autrement riche d’enseignement. Nous pensons que tout ce qui différencie heureusement un village d’un autre village devrait être respecté. »

Louis Dunand

chateau Yvours gravure