Le Château des Archevêques

Au 14e siècle le village d’Irigny se compose du « Bourg Vieux », 45 maisons couvrant l’espace entre la rue Delbourg, l’avenue de Bezange et la grande rue, autrement dit l’actuelle place de l’Europe et la rangée de maisons qui la bordent au nord.

Le « Bourg neuf » et ses 33 maisons s’étend sur le début des rues Baudrand et du 11 novembre.

L’archevêque de Lyon fait édifier un premier château fin 12e, début du 13e siècle. Avec ses tours, son donjon, ses remparts, ses fossés, c’est un ouvrage construit pour la défense. Et, malheureusement, les assauts de toute sorte ne manqueront pas.

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Dessin Yves Chauvin

Chronique d’Irigny, village du Lyonnais – Tome 1

 

Avec la guerre de 100 ans, débutant en 1337, les bandes de mercenaires se répandent et vivent du produit de leurs rapines. 

Ce sont les « tard venus », qui après avoir triomphé des troupes royales à Brignais en 1361, s’installent et vivent aux dépens de la région pendant plus de 10 ans.

C’est la peste noire en 1345 qui anéanti 1/3 de la population française.

C’est l’affrontement entre les troupes du roi Charles VII et le duc de Bourgogne laissant après lui en une nouvelle horde de mercenaires, « les écorcheurs ».

En effet, Lyon, et les rives gauches du Rhône et de la Saône sont propriétés des ducs de Savoie, alliés du Duc de Bourgogne. La zone frontalière séparant le royaume de France de ses adversaires est un terrain de combat tout trouvé ! Irigny, Saint-Genis-laval « bénéficieront » des visites des écorcheurs qui séviront à partir de 1422 jusqu’à ce que la paix d’Arras mette fin à la guerre (1435).

Pour réparer les dégâts causés au Château, l’archevêque fait appel aux habitants arguant du fait que ceux-ci trouvent refuge à l’intérieur en cas de danger. Mais les Irignois lui répondent en lui faisant un procès ! On n’en connaît pas l’issue mais la reconstruction est réalisée. Le château sera convenablement entretenu jusqu’à la fin du 16e siècle, puis vendu en 1791, à la révolution, comme bien national.

 

Que reste-t-il du château des archevêques ?

  • La grosse tour qui abrite actuellement la bibliothèque municipale mais qui a été abaissée à hauteur du 2e étage.
  • Un haut mur (courtine) qui devait vraisemblablement rejoindre une autre tour.
  • Une tour crénelée qui abritait les locaux de service, où on faisait le vin et où on récoltait la dîme.
  • Et…le souvenir des souffrances endurées par nos ancêtres, les Irignois d’alors.